ENSEMBLE
FOLKLORIQUE NATIONAL ESQUIMAU
« ERGYRON »
REPUBLIQUE DU TCHOUKOTKA
Ce
pays étrange, bâti sur la glace, semble « pendu » sur les cartes de
géographie, au bout de la Sibérie entre la mer d’Okhotsk et de Béring. Dans
ce royaume de steppe et de glace, une partie décisive du jeu politique se
joue. En face de l’Amérique, les volcans du tchoukotka surveillent un océan
stratégique. En Extrême-Orient, l’ultime frontière russe est balafrée par
deux chaînes de montagnes volcaniques dont l’activité est permanente. Les
habitants indigènes sont des pêcheurs (saumon, phoque, baleine blanche),
organisés en clans matrilinéaires et chamanistes (culte des forces de la
nature).
Ce peuple, au nom de rêves et de froid, a longtemps été oublié par l’histoire. Il s’agit pour lui de survivre à tout prix. A l’origine, cette population vient d’une région située quelque part entre l’Asie centrale et la Mongolie. De là, vers 15 000 avant Jésus Christ, profitant des redoux qui ont émaillé la fin de la longue époque glaciaire, une première vague d’hommes préhistoriques avait émigré vers le nord-est de l’Asie, le « pont de Béring ». Depuis, ses habitants, piégés par une histoire récente qui a porté atteinte à leur culture et à leur savoir-faire, étranglés par la crise de la Russie qui les oblige à se débrouiller avec les moyens du bord, défient l’avenir : ils veulent vivre comme avant.
Parmi ces peuples, les esquimaux, habitants de cette terre qui composent l’Ensemble folklorique national « Ergyron », ont fondé de nouveaux campements authentiques et différents du mode de vie que l’on a essayé de leur imposer lors de la période soviétique. Ils retrouvent ainsi les clés de cette culture, que les anthropologues disent de « subsistance », qui fait de la survie dans des conditions extrêmes un remarquable art de vivre. Ainsi, la mémoire des anciens, longtemps ignorée, renaît au quotidien.
« Ergyron
» fait revivre depuis 1968, année de sa création, les fêtes d’autrefois. Les
jeunes filles portent des robes aux motifs mandchous, mais cousues dans de
la peau. Par la danse, les jeunes renouent avec une mémoire. Les danseurs
imitent la nature. Leurs danses célèbrent la vie : l’attaque d’un ours, la
chasse à la baleine, la naissance d’un enfant, la beauté de l’amour et de la
toundra, en particulier dans la danse du « gaga », l’oiseau sacré qui
plongea dans la mer et en ramena la terre. Ces danses, comme des prières,
sont régies par des codes symboliques. Les danseurs vêtus d’un manteau ou
d’une robe en peau de renne et chaussés des « torbosa », bottes
traditionnelles avec des semelles de phoque, évoluent au rythme des
tambours. Parfois un accordéon jette un pont entre la tradition et un début
de modernité.
Juchés sur l’arrondi du pôle nord, les esquimaux communiquent toujours avec les esprits par la danse et la musique. Pendant ce temps, les rennes vénérés par les hommes, recherchent inlassablement leurs lichens et leurs mousses sous la neige. Sur cette terre, l’humanité est rude. La foi des chamans aide les hommes à poursuivre leur long chemin sur la neige.
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